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Jeune nouvelle

K.L Slater

Je suis une grande autrice ; la preuve, des milliers de personnes m'attendent pour dédicacer mon meilleur livre : "Evie". Comment ai-je pu en arriver là ?

Trente quatre ans plus tôt

j'ai quatre ans, je fais ma première rentrée à l'école maternelle, je suis extrêmement angoissée. Mais Claire, une petite fille veut devenir mon amie. Elle est blonde aux yeux verts, comme Raiponce, elle sent la noix de coco. Ma profeseure s'approche de moi, c'est une grande brune avec des lunettes rondes, elle s'appelle Abigaëlle. Ca sonne , je dois rentrer en classe...

Trois ans plus tôt

Je suis devenue la meilleure amie de Claire, c'est mon duo. Je suis rentrée à l'école primaire avec mon frère Patrick qui a deux ans d'écart avec moi; son jeu préféré, c'est de m'embêter. Ca promet...

Cinq ans plus tard

J'ai survécu à des années chaotiques avec mon frère, mais maintiennent le problème n'est pas lui mais la PUBERTE, cette saleté m'a donné lès règles, les poils, l'acné et plein d'autres trucs qui me dégoûtent.

Quatre ans plus tard

J'ai dix-huit ans, je vais désormais rentrer à la fac de littérature. Je ne suis plus en couple avec Raphaël, ma psychologue m'avait conseillé de le quitter. J'essaye de me reconstruire comme je peux. Je n'ai aucune idée de ce que je pourrais faire de ma vie.

Dix ans plus tard

Je suis pauvre et je croule sous les dettes, ma mère me promet à un jeune héritier sans personnalité qui se moque de moi. Il n'y a pas  d'avenir avec ce type sans cœur  mais je n'ai pas le choix , il me faut son argent.

Trois ans plus tard

J'ai trente-cinq ans, j'ai divorcé de cet idiot, j'ai acheté mon propre appartement au Royaume Uni, mon pays d'origine.

Maintenant

Les gens m'appellent, ils veulent tous m'entendre parler. La pression monte, j'ai les mains moites, je suis seule dans ma loge. Je me regarde dans le miroir, je me rends compte que ma vie était très mal partie mais j'ai réussi à devenir la personne que beaucoup rêveraient d'être. Je sursaute. J'entends un bruit étrange. Sans même que je puisse me retourner, il me plante une seringue dans le bras. Je tombe au sol inconsciente. Une heure après, je me réveille sur un lit, attachée dans le noir. 

  Charlène V.             

Effroyable mésaventure au collège Guy de Maupassan

 

 

Par une froide matinée d'hiver, alors que la réserve de bois pour l'insert s'épuisait, je dus me résoudre à aller chercher des bûches dans la grange à deux pas de la maison. J'effectuais mon dernier chargement de brouette lorsque j'aperçus une petite cavité dans le mur du bâtiment. Intrigué, je glissai ma main dans ce qui me semblait un cloaque, plein de sciure et de toiles d'araignées. J'en ressortis un vieux cahier avec une couverture en cuir et des pages salies par le temps.

A peine ouvert, je fus aspiré au milieu des pages et projeté à l'intérieur du récit. Me voilà alors à la place du narrateur ! Je me trouvais devant les grilles du collège Guy de Maupassant. Cet immense bâtiment sinistre et en ruine ne demandait qu'à s'écrouler. Un vent glacial fit frissonner tout mon corps. Il emportait avec lui les feuilles des platanes qui bordaient l'entrée de l'établissement mais aussi les pages des journaux qui jonchaient la rue. Une de ces pages s'arrêta devant mes pieds. Je fus alors stupéfait de constater que j'étais remonté dans le temps puisque la date indiquée était celle du sinistre 6 juillet 1893 ! Mes jambes s'activèrent comme des automates et j'escaladai les grilles encore cadenassées. Je me trouvai alors devant une imposante porte en bois délabrée. Je profitai d'une large fissure dans celle-ci pour pénétrer dans le collège. C'est là que je retrouvai le contrôle de mon corps et, fantastiquement, la fissure se referma derrière moi, m'empêchant tout retour en arrière. Un couloir se profilait devant moi. A ma droite, un escalier en pierres noircies par le temps montait à l'étage supérieur.

Avant de m'aventurer plus haut. je décidai d'explorer le rez-de-chaussée qui semblait abriter les bureaux de l'administration. J'entendis du bruit dans l'un d'eux. Je m'approchai. Les bruits venaient du bureau du Directeur. J'entrai : une odeur putride se dégageait de la pièce sombre et lugubre. Un rayon de lune, qui passait par un carreau cassé, me permit de découvrir avec effroi Lucie Westerna allongée sur le bureau. Dracula, couché sur elle, se délectait de son sang. Mon entrée fit lever la tête du vampire. Il se tourna vers moi et je fus horrifié par le sang qui dégoulinait de sa bouche. Ses yeux injectés de sang m'épouvantèrent. Je pris mes jambes à mon cou - ne voyez ici aucun mauvais jeu de mots - et voulus revenir vers l'entrée. Soudain, un homme sortit du bureau de l' intendance en hurlant : « Hors de là, hors delà I » et en gesticulant comme s'il voulait chasser une chose invisible. Je le contournai,  le laissant à sa folie. Ma course fut interrompue devant la porte en bois par une main noire et desséchée qui jaillissait du mur. Elle brisa sa chaîne grâce à ses muscles saillants et à nu. Un certain Monsieur Betmutier la rejoignit ensuite pour l'aider à m'empêcher de sortir. Je n'avais donc plus d'autre choix que celui de monter à l'étage. Un brouillard dense et épais recouvrait le sol. Il n'y avait qu'une seule pièce là où je me trouvais.

Je ne voyais rien dans la pénombre étouffante mais, un court moment, je crus apercevoir des éclairs bleus venant du fond de la pièce. J'avançai à tâtons : je pus entrevoir des éprouvettes brisées. des microscopes détruits et des machines terrifiantes. A un moment.je touchai une masse étrange. La lumière s'alluma subitement et je vis une immense créature monstrueuse. à moitié démembrée et faite de fragments de corps humains. Elle se jeta sur moi et m'immobilisa contre le mur. EIle reçut I'aide d'un étrange professeur qui me ligota à un poteau. Ce dernier, armé d'une scie salie par du sang coagulé, voulut me découper les membres pour compléter son œuvre monstrueuse. C'est alors qu'une femme apparut et ordonna au professeur de s'arrêter. Ce dernier obéit en marmonnant un: « Oui, Maîtresse I ».

La femme me libéra et me fit grimper au deuxième étage. On traversa un couloir bordé d'innombrables portes. J'étais trop épouvanté pour parler. J'étais blême et tremblai de tout mon corps. De plus, des cris, des gémissements, des bruits de battements d'ailes venant des différentes portes me faisaient tressaillir. Je crus reconnaître des hurlements de loups-garous ou encore des bruissements d'ailes de chauves-souris. Puis la femme entra dans une pièce et m'invita à la suivre. C'est alors qu'elle se présenta :


« Je suis Madame Mary Shelley et la créature que tu as vue au premier étage est mon œuvre. Je l'ai nommée Frankenstein. Je t'emmène ici car c'est le seul lieu paisible de l'établissement : le CDI. Pour l'instant, je suis seule, ici mais Guy et Bram sont en train de
faire leur ronde, ils ne devraient plus tarder...
- Attendez... Guy de Maupassant et Bram Stoker sont ici également ?
- Oui, bien sûr !
- Mais alors. comment se fait-il que tous ces monstres soient en liberté ?
- Ils se sont échappés de leurs romans ! »

A ce moment-là, dans une douleur insurmontable, mon corps quitta celui du narrateur et je fus éjecté du cahier. Je tombai sur le tas de bois et compris que j'étais de retour chez moi.

Je courus dans ma chambre. et pris de folie, j'enfermai tous mes romans fantastiques dans une malle cadenassée pour que les monstres ne s'en échappent plus !

                                                                                                                                                          Alexis V.

Anna R.

Journal d'une esclave

 

Jour n° 1 :  notre village a perdu la guerre de territoire contre la tribu des Foutous. Le chef de mon village, Makuri, est mort en combattant. Alors nous avons dû abandonner nos terres, nos maisons, l'endroit ou nos ancêtres sont enterrés, la seule trace de leur passage sur ce monde si cruel. Si nous ne les quittons pas, les Foutous nous tuent, mais si nous les quittons, nous sommes vendus loin d'ici. Maintenant, je suis la seule survivante de ma famille : mon père, Akissi et mon frère, Kwame sont morts en se battant. Ma mère, Nakia (la sangoma de notre village), et ma petite sœur, Aminata, sont mortes piétinées par les habitants qui fuyaient les Foutous. J'ai entendu des gens dire que nous allions être emmenés sur la côte Ouest, je ne sais pas où elle se situe, mais elle doit être loin.

 

Jour n° 11 : Cela fait déjà dix jours que nous marchons sans nous arrêter, sans dormir, sans manger, sans boire. Heureusement, il y a mon amie Ahou ; nous avons de la chance, elle est enchaînée derrière moi. Elle m'aide à oublier la mort de ma famille, et moi aussi je l'aide à faire le deuil de la sienne. Mais pour elle c'est plus difficile : sa grand-mère (la doyenne du village), son père, sa mère, ses deux frères et sa seule sœur, qui avait eu 5 ans, sont morts devant ses yeux pour montrer au village voir de quoi les Foutous étaient capables. Pour l'instant. nous ne voyons rien, même pas un lion vagabond à la recherche de viande fraîche.

 

Jour n° 21 : Ahou et moi venons d'être emmenées dans une sorte de grand bâtiment blanc. Au loin, nous voyons une immense maison qui, elle aussi, est toute blanche, et puis nous voyons derrière elle, de l'eau. J'ai entendu dire qu'il s'agissait de l'océan. A mon avis. nous sommes arrivés à cette fameuse côte ouest  car depuis trois jours nous sommes restés ici. Alors qu'avant, nous nous arrêtions une nuit, nous changions d'esîrci puis nous repartions. De plus, nous avons de la nourriture et de l'eau au moins trois fois par jour. Parfois des hommes passent, mais ils sont différents de nous : eux, ils ont la peau blanche. En plus, ils ne parlent pas notre langue, mais le commandeur comprend ce qu'ils disent. Puis les blancs désignent certains d'entre nous qui, peu après, partent et ne reviennent pas. Avec Ahou, nous craignons que l'une de nous soit choisie par un homme. mais pas ['autre, et qu'elle soit emmenée très loin de son amie.

 

Jour n°23 : Notre crainte est arrivée ; Ahou a été emmenée par un homme hier, mais moi non- J'ai beaucoup pleuré.

 

Jour n°24 : Je viens d'être choisie aussi, mais c'est bizarre car il s'agit du même homme qui a pris Ahou. Alors que d'habitude, un homme ne revient que trois jours après le précédent. J'espère que, même si nous n'avons pas été choisies au même moment, nous allons nous retrouver.

 

Jour n°40 : cela fait déjà quinze jours que nous sommes montés dans un bâtiment, seulement celui-ci est sur l'eau. J'ai entendu des gens dire qu'il s'agissait d'un bateau. Il est immense, il est fait de bois, du moins c'est ce qu'on m'a dit, car moi et certains autres enfants sommes restés au fond du bateau dans ce qu'on appelle la cale. Ici, nous n'avons ni eau ni de quoi manger. Nous sommes tous enchaînés, alors nous devons rester couchés. Beaucoup de gens sont morts ou sont malades, car, en bas, il n'y a pas d'aération. Mais bien sûr, les gens qui sont en haut laissent les corps moisir ici et les malades ne sont pas soignés. J'ai pu retrouver Ahou. Malheureusement, elle aussi est souffrante. Alors je dois la soigner grâce aux plantes que ma mère m'avait données avant de mourir. Parfois, lorsque je m'endors. je revois ma mère qui me dit quelle plante je dois utiliser pour Ahou. Le plus inexplicable, c'est que les plantes qu'elle me dit d'utiliser la nuit lui font vraiment du bien. À chaque fois. Elle me disait qu'il fallait que je garde Ahou en vie, car nous allions accomplir de grandes choses toutes les deux, je lui demandais ce que c'étaient que ces grandes choses, mais elle disparaissait, puis je me réveillais. A chaque réveil je me demande si elle est réellement venue dans mon sommeil. Je me dis que c'est normal puisqu'elle était sangoma el que son esprit me hante vu que je n'ai rien pu faire pour elle et ma sœur.

Jour n°90 : Cela fait déjà trois mois que j'ai quitté ma famille, mes amis, ma maison, mon village. Ma maman a refait surface lors de mon sommeil. Elle m'a dit qu'Ahou allait se réveiller et qu'il fallait, si elle ne se réveille pas, doubler la dose de plantes médicinales. Bien évidemment, Ahou s'est réveillée. Je lui ai parlé de la présence de ma mère dans mes rêves, de ce qu'elle me disait, de ce que je faisais pendant qu'elle était malade, de ce qui se passait sur le pont, car un jour j'ai pu y monter. Des hommes étaient battus par les blancs sans aucune raison. Elle me répondit qu'elle aussi, lorsqu'elle était malade, avait la visite de ma mère dans ses rêves. Et elle lui disait de rester en vie pour moi, car sinon je ne pourrai pas m'en remettre. Avant de me pousser dans la foule, ma mère m'avait dit que nous allions nous retrouver; je pense qu'elle parlait de ce moment précis.
Maintenant qu'Ahou est soignée, je pense qu'elle va m'aider à soigner d'autres enfants, grâce aux plantes.

Jour n°100 : Ahou et moi venons d'arriver sur une terre complètement différente de la nôtre. Celle-là est pleine de verdure, il y a un sol très riche en ce qu'on appelle de 1'argile. Nous voyons plus de fruitiers que chez nous, il y a aussi des plantes très différentes. Mais je préfère notre terre à toutes, même si nous avons moins de végétaux ou autres. Ahou et moi avons été emmenées sur une estrade au milieu d'un village immense, au moins dix fois plus grand que le nôtre. Un homme blanc est monté lui aussi. Il nous a pris un par un puis a commencé à nous examiner comme un médecin.
Seulement, celui-là, il nous regardait comme si nous étions des animaux et, bien entendu, les gens qui le regardaient nous ausculter nous traitaient de la sorte. Lors du tour d'Ahou, un grand homme a commencé à crier : << Moi, je la veux. » Alors, Ahou s'est fait emmener vers cet homme. Puis elle a été forcée de monter dans une cage en bois. Quand est venu mon tour, j'étais tétanisée à l'idée de ne pas être avec Ahou. << Est-ce que je serai avec elle ou pas ? >>. Cette question ne faisait que se promener dans ma tête. L'homme commença à m'examiner. Lorsqu'il finit, le même individu qui
prit Ahou me choisit aussi. Alors je dus faire le même chemin que mon amie. Nous attendîmes qu'il y ait deux ou trois autres enfants pour partir vers une grande maison blanche. Elle se situait en haut d'une petite colline, ce qui lui permettait d'avoir une belle vue sur l'ensemble des terres aux
alentours. À environ deux cents mètres de la maison se situaient de nombreuses petites cabanes en bois. Derrière ces cahutes, nous voyions des personnes qui cultivent dans des champs une plante qui ne pousse pas chez nous. Cette plante ressemble à du roseau, elle est verte et jaunâtre. Au bout de cette plante, il y a comme une sorte de touffe de fibre rosâtre.

Ahou et moi avons été emmenées devant une très grande maison. Mais elle n'est pas aussi grande que la demeure blanche. Cette maison est en pierre beige, elle n'a pas d'étage. Un homme vint à notre rencontre. Il nous libéra de nos cages et nous fit entrer dans la maison. À l'intérieur de la maison, nous ne trouvons pas ce que nous aurions pensé, car le bâtiment est majestueux alors que les pièces sont vides. L'homme nous fit entrer dans une salle avec seulement un banc et quelques vêtements. « Get dressed and hurry, » cria-t-il en nous présentant les vêtements du banc. Je ne comprenais pas ce qu'il nous disait, mais une jolie femme qui l'accompagnait, dont le visage me semblait familier,
nous commanda: << Les enfants, mettez ces habits, et il faut que vous vous dépêchiez.>>Alors nous avons enfilé les tenues. Ces deux personnes nous guidèrent dans la grande maison blanche. Plus précisément dans la cuisine, et le monsieur recommença avec sa langue bizarre: << You will work here. >> Alors la femme nous expliqua que nous allions devoir travailler comme cuisinières. « It is forbidden to poison the count's dishes. )) recommençat-il. La dame nous expliqua qu'il ne fallait pas mettre du poison dans la nourriture que nous allions préparer, car il s'agissait des plats
qu'allait manger l'homme qui nous avait choisies ce matin : le comte et sa famille. Je ne sais pas ce qu'est un comte, mais je pense qu'il doit s'agir d'un chef de tribu... Lorsque la journée fut finie, nous fûmes emmenés dans les petites cages que nous avions vues le matin et nous dûmes dormir
dedans avec Ahou.

Jour n°110 : Depuis que nous sommes arrivés ici, toutes les nuits, ma maman fait une apparition en me disant de me méfier de l'Anglais, mais qu'est-ce qu'un Anglais ? Un animal, un légume, un végétal, un poison ou le surnom d'un homme ? Mais cette nuit, elle m'a demandé d'aller voir Awa, la jeune femme de mon frère Kwame. Puis je pensai à la belle dame qui me semblait familière. Alors je la reconnus, je la reconnus comme ma belle-sœur. Malheureusement, Awa était toujours  avec l'homme qui parlait bizarrement ... Peut-être était-il l'anglais, l'homme dont je devais me méfier ? Demain. j'essayerai d'aller la voir pendant notre seule et unique pause.

Jour n° 120:cela fait déjà dix jours que j'essaye de parler à Awa. mais même pendant les pauses,  l'Anglais est toujours avec elle. Entre-temps, je me suis fait un jeune ami. Mais notre relation doit rester discrète. car il s'agit du fils du « comte ». Il s'appelle Oliver et, lui aussi, trouve que ce que
nous vivons ne se fait pas. Je lui parle de tout sauf des interventions de ma mère la nuit, car elle me l' interdit chaque soir.

Jour n°125 : Aujourd'hui, Ahou m'a donné un plan pour pouvoir parler à Awa : « il faudrait qu'Oliver demande à l'Anglais de le servir pendant la pause, alors nous pourrions aller lui parler. »
-Moi, je veux bien, mais je l'appelle pour quoi ? demande Oliver.
-Tu lui diras que tu as faim et, vu que nous serons en pause, il sera obligé de te préparer un bon petit plat. Par contre, il faudra que ru restes avec lui dans la cuisine.
-Mais tu as oublié qu'elle est très belle et que tous les hommes la veulent comme épouse, alors dès que I'Anglais sera parti, ils vont tous vouloir lui parler, répondis-je.
- Elle saura les repousser. et puis sinon ce soir si ... tu lui diras.
Si Ahou interrompit sa phrase, c'est parce que ma mère la harcelait elle aussi, du fait de ne pas parler de ses visites nocturnes à Oliver.
- De qui tu parles ? Il y a quelqu'un qui vient vous voir la nuit ? intervint Oliver.
- NON ! Ne t'inquiète pas. personne ne vient. . .
- Sauf des rats ignobles !

Jour n° 140: Cela fait déjà quinze jours que nous appliquons [e plan d'Ahou. Il nous a permis de faire partie d'une sorte de résistance contre le père d'Oliver. D'ailleurs, en parlant de lui, il en fait aussi partie. Oliver est très courageux de nous donner des informations que son père ne confie qu'à  
lui.

Jour n° 160 : Grâce à la résistance, déjà plusieurs personnes ont pu partir de cet endroit horrible. Awa nous a souvent proposé de nous enfuir. Mais nous lui avons répondu que nous ne devions pas nous quitter tous les quatre. Jusqu'à ce qu'il y ait justice. Malheureusement. lorsque certaines
personnes s'enfuient la nuit. les chiens du comte les attrapent. et ceux qui sont pris sont très sévèrement punis : les hommes sont accrochés à des piquets croisés et reçoivent cent coups de fouet. Et bien sûr, ils sont donnés par I'Anglais. Les femmes et les enfants reçoivent au fer rouge, la
marque d'une fleur de lys. Cela leur brûle la peau pendant des semaines.

Jour n° 220: Cela fait deux mois que je n'ai pas pu écrire les nouvelles du jour dans ce carnet. Et puis je pense que ce sera la dernière fois du mois. Car I'Anglais a embauché plus de personnes à son service pour trouver quoi que ce soit au sujet de la résistance. Aujourd'hui, c'est mon anniversaire.
J'ai quinze ans. Cela peut sembler bizarre d'avoir un journal à cet âge. Mais je ne sais pas pourquoi, quand j'écris dedans. j'ai l'impression de parler à ma famille et à mon village. Ils me manquent tellement. La seule personne du village à qui je parle, à part Ahou et Awa, c'est l'âme de ma mère qui vient de plus en plus souvent me voir la nuit. Depuis le dernier écrit, Awa a souvent failli se faire attraper par l'Anglais. Mais heureusement, à chaque fois, Oliver ['appelait et iI pouvait le retenir jusqu'à ce que I'Anglais oublie pourquoi il voulait se méfier d'elle. Beaucoup d'hommes importants dans la résistance ont été battus à mort. Il y a de plus en plus d'enfants qui tombent malades et qui meurent à cause des rats. Alors ma mère, comme dans le bateau, me dit quelle plante donner et à qui. Awa m'a dit qu'il fallait penser à partir, vu que I'Anglais commence à se méfier de nous quatre.

Jour n°365 : Cela fait maintenant un an jour pour jour que nous avons quitté notre terre, Ahou et moi. Ma famille me manque de moins en moins souvent, car je me suis faite à I'idée que je ne pourrai plus jamais les revoir, mais pour Ahou, c'est beaucoup plus dur, car elle les a vus mourir
devant ses propres yeux. Mis à part ma mère qui vient elle aussi lui parler la nuit, elle revoit tout le  temps la scène de la mort de ses proches. Aujourd'hui nous avons réussi à parler tous les quatre. Nous pensons qu' il serait temps de s'en aller. Mais malheureusement. nous nous posons toujours la même question :
« Et pour Oliver, comment on fait ? "
-L'une de nous pourrait rester là et on s'envoie des lettres grâce à notre facteur (il s'agit d'un esclave qui livre en secret les lettres des libérés pour organiser un plan de fuite pour d'autres).
-Tu es folle. si l'Anglais voit que deux d'entre nous trois sont partis, la troisième sera torturée pour savoir où elles sont...
-Vous savez quoi. nous interrompit Oliver., nous allons partir tous les quatre. Et s'ii y  a quoi que ce soit qui arrive ici, je reviendrai. Mais il faudra m'entraîner à garder 1e secret de votre lieu.

Jour n° 400: il y a neuf jours" nous avons quitté ce terrain plein d'injustices. En partant. Oliver avait écrit un mot à son père pour dire qu'il partait et que s'il devait revenir " les esclaves devraient être dans de meilleures conditions de vie et être payés mais que s'il se passait le contraire, il ne
reviendrait plus jamais. Il ajouta qu'il a toujours été ami avec des esclaves et qu'il ne les trouvait pas très différents de lui.

Jour n° 500: Aujourd'hui. nous avons reçu une lettre du << facteur >> disant que le comte se sentait de moins en moins bien car son fils lui manquait énormément. Et qu'il avait accepté de donner de meilleures conditions de vie aux esclaves. Mais pour le salaire. il n'était toujours pas d'accord.
Alors je dis à Oliver qu'il devait rentrer pour réconforter son père. Mais il protesta. Par contre, il écrivit une lettre disant qu'il  allait bien. Et que si les esclaves n'étaient pas payés. il ne reviendrait pas même si le comte était souffrant.

Jour n° 520 : Le comte a accepté de payer les esclaves, alors nous rentrons tous les quatre. Nous allons reprendre nos habitudes, mais avec un salaire.

Jour n° 2650: aujourd'hui. l'esclavage a été aboli dans tout le pays et bientôt je vais me marier avec Oliver. Awa a refait sa vie, elle est mariée et a deux enfants. Ahou est mariée. Depuis que nous sommes payés, ma mère ne refait plus surface. La dernière fois que je l'ai vue, elle m'a remerciée
pour tout ce que nous avons fait tous les quatre. Elle me manque terriblement. J'espère un jour pouvoir lui reparler.

                                                                                                                                                                           Anna R.​​​​​

Thiméo

Le jour où tout a basculé

 

 

Thomas,  tu n'es toujours pas levé ? Je te signale que tu dois aller en cours !  C'est fini les vacances ! me dit ma mère en me criant presque dans les oreilles.
- oui, j'arrive, lui répondis-je.
Je me levai, allais m'habiller et descendis les escaliers en colimaçon de la maison. Puis j'allai dans 1a cuisine et commençai à prendre mon petit-déjeuner. Après ce que je venais de manger, je partis pour la salle de bain pour me laver les dents et prendre une bonne douche. Ensuite. je pris
mon téléphone, mes écouteurs. dis à mes parents "A ce soir !" et partis pour le lycée.

Quand j'arrivai devant mon lycée qui se nommait Jules Verne, je vis ma meilleure amie Andréa. Je courus vers elle pour la rejoindre et on commença à parler de nos vacances de Noël.
"Salut Thomas. cornment ça va ? Alors. ces vacances" qu'est-ce que tu as fait de beau ? me demanda Andréa en se jetant sur moi.

- Salut !  Bah, pas grand-chose., Ah si ! je suis parti au ski pendant une semaine. Il faudra que je t'envoie les photos. Et toi Andréa. t'as fait quoi ? lui répondis-je.
- Je n'ai rien fait de spécial, moi me répondit-elle.

Je m'apprêtais à lui demander où était Tom (mon autre meilleur ami que l'on appelait Tomis) quand il nous rejoignit.
- Salut Tomis, dit-on en chœur.

- Salut I

- Alors, ces vacances, Tomis,  elles étaient comment ? lui demandai je.

- Bah, je suis parti en Espagne pendant trois jours et après, je suis parti voir ma famille au Portugal. nous répondit-il.

Au moment ou nous commencions à rentrer ma petite amie Térésa arriva.
- Et ben, enfin tu arrives ! On a bien cru que tu ne viendrais pas, lui dit Andréa.
- Désolée. mon réveil n'a pas sonné, dit-elle en s'excusant.

- Ce n'est pas grave, cela peut arriver à tout le monde. lui dis-je en l'embrassant.

Après cette petite discussion, nous entrâmes dans le lycée. Quand nous fûmes dans les couloirs, nous nous précipitâmes en mathématiques. Nous arrivâmes juste à temps. Deux longues heures s'écoulèrent avant que le cours ne soit fini.

- Enfin, 1e cours est terminé I Je n'en pouvais plus des statistiques. me dit Tomis en soupirant.
- Bon, une pause est bien méritée, lui dis-je.

Mais quinze minutes plus tard, la sonnerie retentit. ce qui annonçait que les cours devaient reprendre. Nous nous rangeâmes devant notre classe et le professeur de français arriva. Nous la suivîmes jusqu'à la salle de français, et le cours put démarrer. Une heure et demi s'écoula et nous pûmes aller manger. Térésa et moi fûmes les premiers à passer. et nous attendîmes que les autres arrivent, mais comme ils ne venaient toujours pas, nous commençâmes.
Quelques minutes plus tard. Térésa me dit :

- Tu as entendu ? On aurait dit des cris.

- Non. je n'ai rien entendu. lui répondis-je.

-à peine avais-je fjni ma phrase qu'elle me redit :

- Là. tu as entendu ?

- Oui,  maintenant que tu le dis...lui dis-je.

Je me levai, dis à Térésa de rester là où elle était et j'allai voir par la fenêtre. C'est là que je vis l'horreur que Térésa avait entendue. Beaucoup de personnes étaient étalées par terre. il y avait des gens qui sautaient sur les autres pour les mordre ou même pour les manger. Puis j'entendis des
élèves courir vers le fond de la cantine. Ils étaient poursuivis par quelque chose de gros, énorme. gélatineux et plein de sang. Je me précipitai vers Térésa qui était en larmes devant ce qu'elle voyait et je lui pris la main. Nous nous précipitâmes vers les cuisines et allâmes vers la porte de derrière.

Quand nous sortîmes du bâtiment, c'était le chaos total !  Des gens couraient partout, poursuivis par des choses étranges. Puis je vis une échelle qui menait vers le premier étage et nous nous y précipitâmes. Je fis monter Térésa en premier, puis je la suivis. Quand nous arrivâmes en haut, je fis tomber l'échelle et nous allâmes dans les couloirs. Nous fîmes attention à tout ce qui pouvait bouger. Et c'est là que je vis des élèves normaux enfermés dans une classe. Alors, nous nous y précipitâmes. Ils nous firent entrer et je vis Tomis et Andréa qui y étaient. Nous les serrâmes dans nos bras, et je me retournai vers mes autres camarades pour demander s'ils savaient ce qui se passait. C'est là que Mathieu, le garçon à qui je m'adressais, me montra un ordinateur et me dit de lire ce qui  était écrit.

<< Il y a à peine une semaine, un virus s'est échappé d'un laboratoire expérimental sur les vaccins à Paris. Le virus se serait transporté par I'eau et I'air. A l'heure où cet article a été posté. il est déjà trop tard. Le virus s'est répandu sur toute  la surface du globe, transformant tous ceux qui en sont atteints en d'horribles créatures assoiffées de sang. »

- C'est horrible ! finis-je par dire. Comment allons-nous survivre face à de telles créatures ?

- Nous le devrons. me répondit Tomis. Mais d'abord, il faut rester calmes et ne pas paniquer. Je pense qu'il va bien falloir sortir d'ici pour la nourriture et I'eau un jour ou l'autre.

- Mais tu n'as pas lu ? L'eau est infectée I Nous ne pouvons pas la boire I dit Sofia, une autre camarade qui était avec nous.

- Sauf l'eau qui est dans les bouteilles. il y en a dans le self. Nous devrions aller voir, lui répondit Tom en la calmant.

- Nous devons nous procurer des armes pour combattre ces choses, dis-je en me levant et en cherchant une arme dans la salle.

Peu après cette discussion. nous sortîmes de la salle avec discrétion et nous nous dirigeâmes vers le self. A mi-chemin, nous croisâmes une de ces choses. De près, on aurait dit un zombie mais ce genre de créature n'existait que dans les films et les livres. Pourtant, elle était bel et bien en face
de nous. Nous la contournâmes avec agilité et nous repartîmes vers la cafétéria. Quand nous arrivâmes aux portes du self nous vîmes plein de zombies qui tournaient en rond autour de quelque chose. Nous n'y fîmes pas attention et repartîmes vers les cuisines. Nous prîmes de quoi boire et manger et quelques couteaux de cuisine pour nous défendre. Nous sortîmes au bout d'une vingtaine de minutes et nous découvrîmes que les zombies avaient tous disparu.

Mais la chose n'avait pas fini elle revint vers moi. Je me précipitai vers Térésa. Tomis et Andréa. je leur pris la main et nous allâmes vers l'escalier. Quand nous arrivâmes au rez-de-chaussée du lycée, une horde de zombies nous y attendait. C'est là que j'eus une idée !  Je dis à mes amis d'aller se cacher dans le placard à balai et qu'ils ne devaient en sortir que quand je le leur aurais dit. J'embrassai Térésa, puis je me précipitai vers une salle de classe en criant haut et fort :

- Ohé les zombies" je suis là !

Les morts-vivants se précipitèrent sur moi. et comme j'étais dans une salle de classe. je sautai par la fenêtre.  Heureusement que j'étais au rez-de-chaussée. sinon j'aurais fini aplati comme une crêpe. Après avoir sauté. je me dirigeai vers le gymnase. Peu après y être  entré. je me dirigeai vers le rangement local. Je m'y arrêtai et tous les zombies jaillirent sur moi. Je pus esquiver et fermai la porte du local à clé. Je me dirigeai vers là où étaient cachés mes amis, et je vis que l'endroit était vide. Puis j'entendis un cri ! C'était le cri d'Andréa. Je me précipitai vers le bruit et je vis la chose en train de manger Tomis. Andréa était assise par terre, le bras en sang. Je cherchai Térésa des yeux et je la vis, allongée par terre, qui respirait à peine. Puis la chose s'attaqua à Andréa. Elle se précipita vers elle. mais Andréa eut la force d'esquiver l'attaque. Je me dirigeai vers Térésa pour lui demander ce qui s'était passé :

- Peu de temps après que tu sois parti, nous avons entendu des bruits de pas, mais ces bruits étaient énormes. Puis nous n'avons plus rien entendu. C'est là que la chose a surgi. Nous avons essayé de nous enfuir mais elle était trop rapide, elle nous rattrapait. Elie a mangé Tomis et arraché le bras
d'Andréa.

Quand je me retournai. Andréa n'était plus là, elle avait complètement disparu ! Je la cherchai des yeux mais ne la vis pas. Je redressai les yeux et vis qu'elle était en train d'être mangée.

- Nooooon I criai-je.

Voulant à tout prix sauver la dernière personne en vie qui m'était chère, je pris Térésa par la main et nous nous précipitâmes vers le toit. Quand nous y fûmes, Térésa s'effondra. Je me retournai et je vis qu'elle avait du mal à respirer. Je lui pris la main et lui dis :

- Qu'est-ce qui ne va pas ?

- Je me sens mal... J'ai mal à la tête et au ventre... Je... Je crois que la chose m'a blessée...me répondit Térésa en soufflant après chaque mot.
- Non ! Non I Non I Pas toi. Après Tomis, Andréa puis toi.

- Je... T'aime mon Thomas...

- Moi aussi Térésa. je t'aime ! »

Sous le choc de la perte de mes amis, je m'assis et fermai les yeux. Et c'est là que je compris que l'horreur que je venais de vivre ne faisait que commencer.

                                                                                                                                                                                                                         Thiméo  S.C
 

Mardi de décembre

C'était un mardi de décembre

 

C'était un mardi de décembre, nous marchions, ma mère, ma sœur et moi sur un chemin en Suède, dans une petite vallée. Nous étions entourées par des montagnes et des forêts. Et si j'avais été plus grande , c'est-à-dire une géante, j'aurais pu apercevoir la ville, un point gris parmi cette étendue blanchâtre. J'entendais le bruit de mes pas dans la neige, un grincement agréable. La fraîcheur que me procurait cette neige me donnait l'impression d'être dans un paradis, ie survolais en quelque sorte ce monde. Ce monde de forêts, d'animaux sauvages...

 

Puis, un bruit. C'était un hurlement. J'atterris. Alors, sans dire un mot je m'éloignais de ma mère et de ma sœur. Je suivais Ie bruit qui m'attirait et m'emmena à l'orée d'une sombre forêt. C'était comme si mes pieds ne m'obéissaient plus. Je m'enfonçais alors dans cette forêt. J'avançais lentement, mon cœur battait à tout rompre. Un rien aurait pu me faire crier. Mes cheveux s'accrochaient dans les branches. Je sentais quelque chose qui m'était inconnu : un mélange de sèves de sapin, de baies et d'une odeur d'animal. Le hurlement parvenait toujours à mes oreilles. Quand soudain, plus rien. un silence glacial s'était installé. Je regardais autour de moi et aperçus des silhouettes qui s'approchaient. Des yeux jaunes me fixaient. Les secondes qui suivirent me parurent durer des heures. Je n'avais pas compris et je ne comprendrai jamais ce qui s'était passé ensuite. Je me dirigeai vers les yeux ambres, ils étaient tellement beaux que je voulais les cueillir. Mais quand je m'en approchai, je vis l'animal qui les portait. Je vis ses crocs, ses oreilles et son corps poilu. Il était gris. C'était un loup. Un loup ! J'eus tellement peur qu'aucun son ne sortit de ma bouche.

Je pris mes jambes à mon cou et j' essayai de trouver quelques traces humaines, mais en vain. Je m'arrêtai devant un arbre aux longues racines. ..Je touchai du bout des doigts une racine et la tâtai jusqu'à remonter au cœur de l'arbre. La texture des écorces de l'arbre me faisait ressentir un crépitement à l'intérieur de mon doigt. Je m'assis à côté de cet arbre. Malgré la présence des loups dans cette forêt, la fatigue l'emporta sur ma peur.
Je fermai les yeux et je vis du vert envahi par le gris, une forêt, une ville, tout se mélangeait. Quand j'ouvris les yeux, je me trouvai dans une sorte de cabane en bois. Aucune source de lumière ne m'atteignait. J'étais toujours assise mais cette fois-ci c'était sur un caillou très bien taillé en forme de loup. Je pensais donc que j'étais chez des chasseurs de loup car eux seuls pouvaient construire une cabane et tailler une pierre. Mais grande fut ma surprise lorsque la porte grinça, et s'ouvrit pour laisser entrer un loup. Quand il ouvrit sa gueule je crus que c'était pour me manger. Mais en fait, il se mit à me parler :
- Qu'est-ce que tu fais ici ?
Je restais bouche bée : les loups parlaient ? C'était étrange, mais je m'efforçais de lui répondre.
- Je marchais avec ma famille quand je me suis égarée. Mais la question est plutôt : que fais-tu ici ?
Il n'eut pas le temps de répondre à ma question car un bruit de porte arrêta notre conversation. Le loup avec qui je venais de parler disparut. Celui qui s'avançait vers moi était coiffé d'une couronne de feuilles. C'était probablement leur chef. Il s'adressa à moi:

- Je vois que tu as fait la rencontre de l'un de mes fils.  Ne t'occupe pas des questions qu'il t'a posées. Je vais te dire pourquoi tu es ici. Nous t'avons vue
te promener avec ta famille alors nous t'avons guidée pour venir ici.


Alors... C'était ça le hurlement ?
- Oui. Ensuite nous voulions t' accueillir, mais tu as fui.
- Je croyais que vous souhaitiez me manger .
C'est pourquoi nous t'avons capturée quand tu étais assise à côté de notre chêne.
- Et vous m'avez emmenée ici.  Mais pourquoi ?
- Tu es Ia passeuse de message entre nos deux mondes qui devraient normalement vivre en harmonie.
- La passeuse ?
Oui. Depuis une vingtaine d'années, vous avez, les humains, commencé à construire des bâtiments, des immeubles et pour faire de la place, vous avez
rasé des forêts. Vous avez continué, vous avez construit vos villes. Elles polluent I'air avec leurs gaz, et les arbres ont du mal à avaler le dioxyde de
carbone et à rejeter de l'oxygène qui vous est pourtant vital. Le rejet des gaz à effet de serre entraîne un réchauffement global auquel certaines plantes ont du mal à survivre. Et bientôt, cette neige ne sera plus. De plus, la grandeur des villes, aussi bien en hauteur qu'en largeur, est croissante. Dans quelques semaines, si vous ne changez pas les choses, nous, peuple de la forêt nous n'existerons plus.


- Mais vous aussi, vous coupez les arbres"
- Oui, certes nous créons des objets sophistiqués, même plus que vous, mais nous faisons en sorte de moins polluer. Je vais t'expliquer, suis-moi.

Je suivis alors le loup qui me conduisit à travers les dédales de leur village. Il me fit entrer dans une autre cabane. A l'intérieur se trouvait une louve qui
fabriquait un objet.
- Je te présente ma femme, c'est notre druide et inventrice, expliqua le loup.
- Enchantée dit-elle en me serrant la main. Je préparais un objet en vue de ta venue,
- Quel est cet objet ? lui demandai-je.
- Voici, ton sac me répondit l'inventrice en me tendant l'objet.
- Un sac, mais à quoi peut-il me servir ?
- Mets ta main à l'intérieur

-Alors, étonnée, j'enfonçai ma main prudemment dans le sac. Je tâtai ce qui y avait à l'intérieur : c'était des
petites sphères. J'en sortis une.
- C'est une graine ! m'exclamai-je.
- Pas tout à fait, c'est une graine magique, quand tu la plantes, l'arbre pousse en une dizaine de secondes, me corrigea la louve.
- C'est grâce à ces graines que nous pouvons couper des arbres sans détruire la forêt, expliqua le loup.
- J'en ai combien ? demandai-je.
- A I'infini ! dit la louve en sautant de joie.
- Comment est-ce possible ? questionnai-.ie.
- Le fabuleux sac qu'a inventé ma merveilleuse femme permet de garder des choses à I'infini, dit le loup.

​- Ainsi, tu vas pouvoir replanter des arbres un peu partout. Et en plus, voici une liste de choses que tu pourras faire pour  limiter la pailution, expliqua la
femme du chef.
Elle me tendit une sorte de parchemin que je saisis. Je le déroulai, il était écrit :


"Pour sauver le monde, tu peux t'écouter, écris toi-même la suite...".
Je n'en croyais pas mes yeux.
Cette liste était vide mais pourquoi ?
Je n'eus pas le temps de leur poser toutes les questions qui m'envahissaient la tête car ..  ils avaient disparu. Je voulus les rejoindre, je sortis de la cabane, ils n'étaient plus là. Prise de panique, je me mis à courir pour les retrouver" Plus j'avançais, plus j'avais l'impression d'avoir halluciné : peut-être que les loups n'étaient pas réels et que j'avais rêvé. Le village des cabanes en bois, s'il existait, était loin derrière moi. Je ne sentais plus mes jambes.
Je ne sentais plus l'odeur d'un seul loup, seulement celle de la forêt et des baies.
Ma tête me faisait mal. Ma vue était brouillée, je ne voyais plus rien devant.


Tout à coup, j'aperçus deux silhouettes. Je courus le plus vite possible vers elles. J'entendis une voix dire :
- Ma fille, on a cru t'avoir perdue.
Alors ce n'était pas les loups, je me mis à trembler. J'avais enfin retrouvé ma famille. Un sourire apparut sur mes lèvres quand je vis ma sœur et ma mère.
- Mais, quel est cet objet ? demanda ma sœur en montrant du doigt ma main gauche.​ Je regardai alors ma main et pris à I'intérieur de celle-ci, compressé par mes doigts, le sac que m'avait donné la louve. Je ne lui répondis point. Nous continuâmes notre promenade en silence, Je réfléchissais à une solution pour sauver notre planète,


Quand nous sommes arrivées à notre appartement. Je me suis installée dans ma chambre et j'ai noté mes idées sur le parchemin. Le lendemain matin, je suis sortie de chez moi et suis allée trouver mon amie qui était au conseil municipal des jeunes afin de lui proposer mes idées.
C'était la semaine dernière. Et aujourd'hui, les bûcherons ont cessé de couper la forêt et des arbres ont poussé sur la place de la ville grâce à mes graines. Mais les progrès ne sont pas suffisants et la maire a prévu de faire un programme afin de créer une forêt dans la ville,
Les élèves des écoles ont chacun proposé leurs idées à la mairie qui en a retenues quelques-unes.
J'avais tout de même accompli la mission que les loups m'avaient donnée, j'avais réussi à transmettre le message : celui de faire attention à la nature et à notre futur. J'avais réconcilié les deux mondes.

                                                                                                                                                                                                                   Célosia H.​​​

Muses

Le murmure des muses

 

 

 L'inspiration  se faisait attendre. Cela faisait des mois qu'elle se dérobait, disparaissant de l'esprit de Mnémosyne comme un ours se terrant dans sa grotte pour une longue hibernation. Tout ce qui témoignait de ses efforts reposait à présent à ses pieds, une montagne de feuilles déchirées ou froissées sur le parquet de sa petite chambre mansardée. Elle avait alors décidé d'user de son dernier recours contre cette traversée du désert de sa créativité : la marche.

 

<< Chante, Déesse ! » implorait elle à présent le long des chemins sauvages. <« Chantez, Calliope, Erato, Polymnie, Thalie, Melpomène ! " comme si son transport I'avait menée aux temps d'Homère ou d'Ovide. Mais les muses ignoraient son appel, même si elle était prête, à l'instar de Rimbaud, à devenir leur féale. Les paysages qu'elle parcourait avaient pourtant tout ce qu'il fallait pour nourrir son imagination. Les collines autour d'elles entouraient tendrement les champs, Leur vert d'eau parsemé de jeunes fleurs dorées se détachant doucement sur le bleu pur de l'éther. Les chemins de terre sèche et de poussière volatile, comme abandonnés depuis toujours, semblaient serpenter de leur propre chef entre les flaques d'eau translucides et les touffes d'herbe grasse. Le vent dans les arbres faisait scintiller les branches lourdes de rosée, les encourageant à murmurer d'étranges odes secrètes.

 

Plus elle avançait dans les bois, plus elle s'enfonçait au cœur de cette atmosphère mystique, et les alentours l'hypnotisaient si fort qu'elle ne s'aperçut de l'arrivée de la nuit qu'en apercevant les premières étoiles illuminer le ciel. Elle considéra, l'espace d'un instant, l' idée de rebrousser chemin, mais à peine cette idée formulée, elle frissonna et eut l'immédiate et absolue certitude que c'était la dernière chose au monde qu'elle ferait. Ecoutant cette intuition, elle prit la décision de passer la nuit sous un imposant et antique olivier, tapissé de mousse délicate, dont les branches semblaient respirer au diapason de la brise vespérale. Bien que le ciel soit d'un bleu nuit cristallin terre sur laquelle elle s'étendit  était tiède et l'air doux. Dans les creux de la canopée elle repéra la lyre d'Apollon, les boucles d'Andromède et la ceinture d'Orion, jusqu'à ce que ses paupières s'alourdissent, l'incitant à rejoindre Hypnos pour un sommeil profond et réparateur. Elle dormit sans rêver, ou du moins n'en garda-t-elle aucun souvenir.  Il lui semblait néanmoins qu'une petite voix, comme tombée des feuilles de l'olivier, lui avait murmuré à l'oreille quelque émouvant souvenir.

 

L'arrivée de l'aube l'éveilla, et il lui fallut quelques instants pour reprendre ses esprits. Lorsqu'elle leva les yeux vers le ciel d'un safran pastel, elle se surprit à suivre du regard une petite feuille de l'olivier qui virevoltait dans l'air, avant qu'elle ne s'écrase au sol dans un retentissant si-lence. Cette vision l'émut plus que de raison et elle se leva rapidement pour emprunter le chemin qui la ramènerait chez elle, non sans avoir tout d'abord jeté à l'arbre un regard intrigué et rêveur.

 

Il ne lui fallut pas longtemps pour retrouver sa petite chambre, et encore moins pour se mettre à écrire une histoire qui à présent lui semblait couler de source: celle d'Oenone, nymphe des montagnes et épouse méconnue du prince troyen Pâris. Elle eut beau noircir des pages et des pages, elle gardait l'impression qu'il y avait toujours tant d'autres choses à relater. Elle continua à faire courir sa plume sur le papier jusqu'à ce que le ciel prenne  de nouveau une teinte d'orange brûlée, couleur du crépuscule cette fois-ci. Il sembla alors à Mnémosyne que sa destinée se dessinait en une ligne droite et nette, son avenir plus clair que jamais. Attrapant son vieux sac rapiécé, elle sortit emprunter le chemin de la veille. Le ciel ainsi que toute la nature autour d'elle commençait à sombrer dans une profonde obscurité, mais cela ne l'arrêta pas. Elle continua son chemin, jusqu'à retrouver l'olivier.
Au fil des jours, s'installa pour Mnémosyne la plus merveilleuse des routines" Chaque nuit, elle retrouvait le chemin de l'olivier, qu'il pleuve, neige ou tonne. Chaque nuit, elle s'endormait au pied du vieil arbre et une nouvelle voix venait la trouver dans les profondeurs de son sommeil.
Chaque matin enfin,  après avoir assisté à la chute d'une nouvelle feuille, elle rentrait chez elle afin d'écrire une nouvelle histoire. Elles coucha sur le papier la véritable destinée de Méduse, puis de Cynisca de Sparte, d'Hypathie d'Alexandrie, de Mileva Einstein, de Rosalind Franklin, et de tant d'autres, que le sol de sa chambre fut bientôt couvert de feuilles noircies prêtes à être publiées, tandis que le sol de la forêt qui accueillait I'olivier s'enrichissait d'un tapis de feuilles brunes craquelées. Un soir, quelques secondes avant que le sommeil ne l'emporte dans son tourbillon de contes, elle crut entendre un faible murmure de remerciement accompagné d'un soupir d'espoir.

Jusqu'à ses derniers jours, Mnémosyne continuera de rapporter leurs aventures, l'olivier fleurissant sans cesse en de nouveaux bourgeons, vivantes promesses de feuilles lourdes d'encre et d'histoires d'héroïnes éclipsées. Pour qu'à jamais, on se souvienne d'Oenone, nymphe des
montagnes et épouse méconnue du prince troyen Pâris.

​                                                                                                                                                                               Rose M.

Larmes

Les Larmes d'une amitié perdue

 

C'était une journée comme les autres. Le soleil se levait. Les rues étaient calmes. et je me préparais pour aller au collège. En arrivant dans la cour, je cherchais mon meilleur ami, comme d'habitude. On avait l'habitude de se retrouver chaque matin avant les cours, de discuter de tout et de rien. Mais ce jour-là, il n'était pas là.

 

Au début. je n'y avait  pas prêté attention. Peut-être qu'il était malade ou simplement en retard. Pourtant, en voyant les visages tristes de mes camarades et des adultes autour de moi, une inquiétude a commencé à grandir en moi.

Pendant la récréation, le directeur est venu me chercher. Son expression était étrange, presque bizarre. Il m'a conduit dans une petite salle où mes parents m'attendaient. le visage fermé. Je savais que quelque chose de grave s'était passé. Mais jamais je n'aurais pu imaginer ce qu'ils allaient m'annoncer.

 

Avec une voix brisée. mon père m'a dit : « Ton ami... il est mort hier soir. »

 

Je n'ai pas compris tout de suite. Mort ? Comment ça. mot ? Je le voyais encore rire avec moi la veille. Il m'a fallu quelques secondes avant que les mots suivants ne tombent comme un coup de massue : « Il a reçu une balle dans la tête. Ça s'est passé dans une cité.

»Un silence profond a envahi la pièce. J'étais figé, incapable de parler, incapable de pleurer. Une balle dans la tête... Ces mots résonnaient en boucle dans ma tête. C'était irréel. impossible. Mon meilleur ami, celui avec qui j'avais partagé tant de souvenirs, venait d'être arraché à la vie de la façon la plus brutale qui soit.

 

Je me suis souvenu des fois où il m'avait parlé de ces quartiers où il vivait, de ces tensions, de ces histoires de violence qui semblaient si lointaines de nous, mais qui,  maintenant, venaient de détruire une vie.

Les jours qui ont suivi ont été un cauchemar. Je ne pouvais pas m'empêcher de penser à lui,  à la peur qu'il avait dû ressentir, à l'injustice de tout ça. L'enterrement a été l'un des moments les plus difficiles de ma vie. Je me tenais là,  devant son cercueil,  le cœur brisé, rempli de colère et de tristesse.

 

Je me suis juré de ne jamais oublier ce qu'il représentait pour moi. Mais je me suis aussi promis de ne pas laisser sa mort être vaine. Il était plein de rêves, d'ambitions, et je voulais les porter pour lui.

Chaque fois que je passe devant un endroit où nous étions ensemble, j'entends encore son rire. Je ressens son absence,  une blessure qui ne guérira jamais. Je continue d'avancer, avec lui dans mon cœur, à jamais.

 

Les semaines après sa mort ont été les plus sombres de ma vie. Chaque jour. je me réveillais avec ce vide immense, ce sentiment d'injustice qui ne me quittait jamais. Je ne pouvais m'empêcher de revoir son visage, de penser à ce qu'il aurait pu devenir.

 

Un jour, alors que je marchais seul dans la cité où il vivait. je suis passé par le lieu où tout s'était déroulé. Une simple tâche sur Ie sol, quelques fleurs déposées par des proches. et ce silence lourd qui semblait engloutir tout le quartier. Je suis resté là, figé à fixer cet endroit. C'est là que j'aicompris quelque chose. Mon meilleur ami ne voudrait pas que je m'effondre. Il aurait voulu que je continue, que je vive pour nous deux. Mais comment avancer quand la douleur est si écrasante ?

 

​J'ai commencé à écrire. Chaque soir, dans mon carnet, je notais ce que je ressentais, ce que j'aurais voulu lui dire. Les souvenirs que nous avions partagés, les moments de joie et aussi cette colère envers le monde qui I'avait emporté. C'était comme si, à travers ces mots, je pouvais encore lui parler.

​Un jour, j'ai relu ce que j'avais écrit et une phrase m'a frappé : « Il aurait voulu que je vive. » Ces mots simples mais puissants m'ont donné la force de continuer. J'ai décidé de ne pas laisser sa mort être oubliée.​

 

Des années plus tard

 

Il y a deux an,. je portais encore en moi le souvenir de mon meilleur ami. Sa vie, bien qu'interrompue trop tôt, m'a appris des leçons précieuses. Elle m'a appris à apprécier chaque instant,  à ne jamais prendre les gens qu'on aime pour acquis.

Je parle de lui quand je le peux. Je raconte son histoire pour que les autres comprennent ce que cette violence insensée peut détruire. Il est parti, mais il vit à travers mes souvenirs, mes actions. et tout ce que je fais pour honorer sa mémoire.

 

Je lève souvent les yeux au ciel,  surtout quand les journées sont  difficiles. Et dans le silence, je murmure : « Je ne t'oublierai iamais. »​

 

Les années passent  mais la douleur reste vive, comme une plaie qui refuse de se refermer. Chaque matin, je me lève avec un poids sur le cœur. et chaque soir,  je pense à lui, à ce qu'il aurait dit ou fait s'il était encore là.​

 

Un jour, alors que je rangeais ma chambre. je suis tombé sur une vieille boîte où nous gardions nos « trésors » d'enfance: des photos, des petits mots,  et même un vieux bracelet qu'il m'avait offert. En l'ouvrant, les souvenirs sont revenus. J'ai retrouvé une lettre qu'il m'avait écrite il y a longtemps. Elle disait :

 

"Peu importe ce qui arrive, n'abandonne jamais. Continue de te battre et vis tes rêves. même si je ne suis pas là. Tu es plus fort que tu ne le crois.

 

Ces mots m'ont frappé en plein cœur. C'était comme s'il me parlait à travers le temps, comme s'il savait que j'aurais besoin de ce message. Ce jour-là, j'ai pris une décision : je ne laisserai pas sa mémoire se perdre dans l'oubli.​

Je me suis mis à parler de lui autour de moi, à raconter ce qu'il représentait, à partager nos souvenirs. J'ai écrit un texte pour lui rendre hommage que j'ai lu lors d'une commémoration organisée dans Ie quartier. Je voulais que tout le monde sache qui il était vraiment : pas juste un garçon de la cité. mais un être humain avec des rêves, un sourire inoubliable, et une amitié qui m'a marqué à jamais.​

 

Quelques années plus tard

 

Aujourd'hui. je me tiens debout, plus fort que je ne l'aurais imaginé. J'ai suivi les rêves que nous avions imaginés ensemble, mais pas sans cicatrices. Chaque jour est une bataille. un mélange d'ombres et de lumières, mais j'ai appris à apprivoiser ma douleur, à la transformer en une force qui me pousse à avancer. Chaque pas que je fais, je le fais pour lui, pour honorer la promesse que je lui ai faite de vivre une vie pleine de sens, même sans sa présence physique à mes côtés.​

 

J'ai suivi les rêves que nous avions construits ensemble, un à un, même lorsque tout semble perdu. Parfois, je l'imagine à mes côtés, un sourire sur son visage me rappelant de ne jamais abandonner. Il m'a appris tant de choses, même dans son absence : la valeur de I'amitié, la force qui naît des souvenirs et l'importance de toujours regarder vers l'avenir, même lorsque celui-ci semble incertain.​

Il y a des moments où la douleur refait surface, brusquement, comme une vague inattendue. Ces jours-là, je prends un moment pour m'arrêter, pour respirer et me souvenir de lui avec tendresse plutôt qu'avec tristesse. Je repense à nos éclats de rire, à nos discussions interminables, aux projets que nous avions faits. C'est dans ces souvenirs que je puise ma force. Ils sont le rappel constant que, même dans la perte. il y a de la beauté à préserver et à partager.​

 

Son absence m'a fait changer, profondément. Elle m'a rendu plus conscient de la fragilité de la vie et de la nécessité de profiter pleinement de chaque instant. J'ai appris à ne plus laisser les petits obstacles m'arrêter, à ne plus prendre les choses pour acquises. Je vis pour lui, mais je vis aussi pour moi, pour l'avenir qu'il aurait voulu que je construise. Chaque réussite, chaque pas en avant, c'est une victoire que je partage avec lui, dans mon cœur.​

 

Son histoire, bien qu'elle soit tragique, n'est pas seulement un récit de perte. C'est aussi une leçon sur la résilience, sur l'amour et sur la capacité à trouver de l'espoir même dans les moments les plus sombres. Il m'a appris à rêver et à croire que, malgré tout, la vie mérite d'être vécue pleinement.

 

​Aujourd'hui. lorsque je regarde le chemin parcouru, je ressens une profonde gratitude. La gratitude de l'avoir connu, d'avoir partagé des moments si précieux avec lui et pour tout ce qu'il m'a transmis. Je sais que je continuerai à avancer, à grandir et à honorer sa mémoire parce que vivre pleinement, c'est le plus bel hommage que je puisse lui rendre.​​                                                                                                                                                                                                                                                                                                                 Grégory B​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​

Responsables de la publication :

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